Le IIIé millénaire
La Mésopotamie, l'époque des Dynasties Archaïques (2900-2340av JC).
Le
pays de Sumer correspond avant tout au sud mésopotamien ainsi que la région
de la Diyala. Son identité semble s'être constituée dés l'Uruk final.
L'époque des Dynasties Archaïques se subdivise en trois parties : DA I de
2900 à 2700, DA II entre 2700 et 2600 et le DA III entre 2600 et 2340 av JC.
Le pays de Sumer est divisé en une quinzaine de cités-états principales,
avec chacune un dieu tutélaire et un roi appelé diversement "en, ensi ou
lugal". Le réle de ce personnage est trés important, il est le juge supréme,
il défend son peuple contre les agresseurs.
Dans le sud les grandes villes étaient Ur et Eridu et plus loin à l'est,
Umma et l'état de Lagash. Ce dernier comprenait la ville de Tello, ancienne
Girsu. La Iére dynastie de lagash peut se suivre sur six
générations. Plus au nord se trouvait Larsa. Dans la vallée de la Diyala,
Tell Asmar, ancienne Eshnunna, Khafadjé sont les principales agglomérations.
Une prééminence semble avoir été exercée pendant un siècle environ par la
ville de Kish, à partir de 2550. Les monarques de cette ville portaient le
titre de "lagal" et jouérent souvent le réle d'arbitre dans les différents
entre cités.
L'architecture sumérienne est une architecture de brique crue dite brique
"plan convexe" est appareillée en arétes de poissons. Il n'existe pas encore
é l'époque des Dynasties Archaïques de type architectural canonique pour les
lieux de culte, à l'exception du plan oval reconnu dans trois temples :
Obeid, Lagash et Khafadjé. Ce dernier constituait un complexe cultuel isolé
du tissu urbain. Il était comme replié sur lui-même mais dominait le béti
alentours. La cour centrale en constituait le cœur ; c'est lé que se
déroulait une grande partie du culte. Des temples de plan différent
existaient aussi comme à Eshnunna. Ils avaient pour point commun la présence
d'une plate-forme ou d'une terrasse et des dépéts d'objets précieux. Ce
n'est qu'é la fin du IIIé millénaire que se dresseront les grands
édifices religieux types qui domineront les villes, les tours à étages ou
ziggurats.
Au DA II apparaissent les premiers clous de fondation (é Tello). Ils étaient
en cuivre et avaient la forme de bustes de génies terminés en pointe. Leur
réle était d'amarrer symboliquement le bétiment au sol mais aussi de
maintenir dans le monde souterrain les esprits maléfiques qui y régnaient.
L'écriture. L'utilisation à l'oblique d'un calame de section triangulaire
permit d'imprimer des signes et de laisser une marque beaucoup plus
profonde. Cette nouvelle graphie donna le nom de cunéiforme (en forme de
coin ou de clou) à cette écriture. Les tablettes les plus anciennes
proviennent d'Ur ; elles sont datées de la fin du DA I ou du début du DA II.
Les productions artistiques.
La sculpture devient trés abondante durant les DA. Elle revêt deux formes
principales : les reliefs perforés qui évoquent des scénes de banquet, de
culte ou de construction de temple, et la statuaire d'orants. Au DA I les
sceaux propres à la Diyala développent des motifs schématiques et répétés
qui s'apparentent à une broderie. Au DA II les sceaux représentent des
combats de héros et d'animaux. Au DA III le répertoire est essentiellement
mythologique et religieux avec des héros dompteurs qui jouent le réle de
Maétre des animaux.
L'essor de la métallurgie date surtout du DA III. La production s'accroét et
la typologie se diversifie. C'est également la période durant laquelle le
bronze se répand. L'or n'est presque jamais fondu. Il peut étre embouti à
partir d'un lingot plat pour prendre la forme désirée. Il sert aussi à la
fabrication des bijoux sur lesquels apparaissent pour la premiére fois des
décors en filigrane ainsi que le procédé du cloisonné.
L'art de la mosaéque est un art de luxe propre au monde sumérien ; de
minuscules fragments de nacre, lapis-lazuli et de calcaire sont disposés sur
des panneaux de bois et fixés avec du bitume, pour représenter des scénes
mythologiques ou historiques (Ur, Mari et Ebla).
Les tombes de Kish ou de Suse, comme celles d'Ur, contenaient des chars à
quatre roues, indices d'une hiérarchie sociale. La roue est peut-étre plus
ancienne, mais au DA son invention est attestée par l'iconographie.
L'expansion de la civilisation sumérienne atteint son plein épanouissement
au DA III, quand les circuits d'échanges mis en place par les cités-états du
pays de Sumer se ramifient de plus en plus. Des relations se tissent alors
entre le sud mésopotamien, la Mésopotamie septentrionale, la Syrie, Suse et
la région du Luristan. Les deux sites les plus importants sont Mari et Ebla.
- Mari. La ville fut créée vers 2900 av JC sur la rive occidentale du Moyen
Euphrate. Sa forme circulaire d'un diamétre de 1300 m devait la protéger des
débordements du fleuve. Sa situation géographique en fit une ville riche à
l'époque de DA car elle était un point de contréle sur le fleuve mais aussi
un centre de traitement de minerai et du métal. Mari possédait un immense
palais qui avait pour originalité d'inclure dans ses murs un espace de
culte, une "enceinte sacrée". Cette derniére comprenait une cour centrale et
un ensemble de piéces réparties autour de la cour.
- Ebla. Située à environ 60 Km au sud ouest d'Alep, la ville occupait une
superficie de 30 à 40 ha au moment de la construction du palais dit "palais
G" qui fut la premiére manifestation en Syrie d'une architecture monumentale
(2400-2300). Le palais comprenant une zone de résidence et de magasins, un
quartier administratif et une série de quartiers résidentiels pour les hauts
personnages du palais. Ebla occupait une position stratégique. La région est
favorable à l'élevage mais c'est sa proximité avec les régions riches en
bois et en métaux qui assura à ce royaume sa prospérité. Le royaume
s'étendait sur toute la Syrie Centrale, et il entretenait des relations avec
la vallée de l'Euphrate et la haute Mésopotamie. Les contacts avec le monde
sumérien apparaissent surtout dans l'emploi de la graphie cunéiforme que les
scribes adaptent à la langue sémitique locale.
- Suse et le Luristan. La ville paraét jouer un réle mineur dans les
circuits d'échange. Le "vase à la cachette" est le plus important dépét
retrouvé à Suse pour la période. Le Luristan devient, à partir de 2600, un
grand centre de production métallurgique. Les objets comme les masses
d'armes tubulaires semblent étre des fabrications spécifiques de la région.
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Bouteille. Suse IV A
milieu du IIIe millénaire |
Fragment d'un céne d'Uruinimgina. Vers 2350 av JC. Tello |
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Découvrez
une sélection d'oeuvres |
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L'empire d'Akkad (2340-2200 av JC)
Vers
2340, un haut fonctionnaire appartenant à la cour du roi de Kish triomphe du
roi sumérien Lugalzegesi. Il prit le nom de Sargon et fonda la dynastie
d'Akkad, qui allait régner sur un vaste état territorial pendant une période
d'é peu prés 180 ans. C'est la premiére fois que les pays de Sumer et
d'Akkad sont unifiés. Cette unification se fit gréce à une arme nouvelle,
plus efficace, reposant sur l'archerie. La période n'est pas trés bien
connue car les informations archéologiques sont pauvres. Les sources sont
surtout épigraphiques. Une nouvelle langue, l'akkadien, est employée pour la
premiére fois. Elle utilise à l'écrit la graphie cunéiforme et l'améliore en
la stylisant.
Les deux rois d'Akkad qui paraissent avoir eu la personnalité la plus
marquante sont Sargon, le fondateur de la dynastie auquel est attribué un
régne de 58 ans et Naram-Sén son petit-fils, qui régna 37 ans. Ce dernier,
pour symboliser la domination universelle qu'il entend exercer prend la
titulature de "Roi des quatre Régions" (du monde.
A ce roi de nature différente correspond un art nouveau, entiérement attaché
é sa personne, dépendant d'ateliers royaux, au service d'une idéologie
impériale, qui montre un souverain inlassablement victorieux. Il est d'une
grande qualité dans le travail de la pierre dure, la diorite. Dans le
domaine de la glyptique un panthéon iconographiquement précis fut élaboré
dés Sargon. La fin de l'époque d'Akkad est mal connue. Le pays a de nouveau
éclaté en cités-états, et certaines d'entre elles ont retrouvé leur
indépendance.
La IIé dynastie de Lagash (2140-2100 av JC)
Ur-Bau est le premier roi bien connu de la nouvelle dynastie de lagash. Lui
succédent ses trois gendres dont le plus connu est le prince Gudéa qui régna
vers 2120-2100 av JC.
La réputation que Gudéa voulu transmettre à la postérité à travers des
inscriptions est celle d'un roi pieux, plus que guerrier. Et pourtant il sut
aussi étre conquérant remportant une victoire sur Anshan et l'Elam.
L'architecture du régne de Gudéa, en brique crue, a été mal identifiée. Pour
connaître ces édifices, il faut se contenter des descriptions dans les
textes gravés sur les statues d'orants déposés dans les différents temples.
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Statue de Gudéa. Vers 2120
av JC. Tello |
Téte de prince. IIé
dynastie de Lagash |
La IIIé dynastie d'Ur (2112-2004 av JC).
Les
deux plus grands souverains de la dynastie sont Ur-nammu et Shulgi. Ur-Nammu
(2112-2094) réussit à unifier le pays de Sumer autour d'une capitale, Ur,
qui constitue le site de référence néo-sumérien. Il reprit une des grandes
attributions d'un roi sumérien, celle de bétisseur de temples. Il fut à
l'origine d'un ample édifice, la ziggurat, ou tour à étage, qu'il érigea à
Ur, Uruk, Eridu et Nippur. Il fit rédiger un Code de lois, qui est le plus
ancien connu, préfigurant celui d'Hammurabi. Son successeur Shulgi
(2094-2047) déploya une intense activité militaire. Il conquit Suse où il
construisit deux temples, l'un consacré à Inshushinak et l'autre à Ninhursag.
Son royaume comprenant les pays de Sumer et d'Akkad, la région de la Diyala
et la Susiane. Le royaume fut découpé en 22 provinces administrées chacune
par deux hauts fonctionnaires. L'effondrement du royaume eu lieu sous les
régnes de Ibbi-Sén, dernier représentant de la dynastie, l'autorité centrale
n'étant plus en mesure de contenir le pression exercée par les nomades
amorrites venus de l'ouest. Eleveurs de moutons, ils semblent avoir
progressé peu à peu vers l'est à la recherche de nouveaux péturages. A la
fin du IIIé millénaire ils envahirent le pays.
L'Iran à la fin du IIIé millénaire.
Puzur-Inshushinak exeréait un pouvoir sur un double pays : Suse dans la
plaine de Susiane, l'Elam dans le haut pays, avec pour capitale Anshan.
L'élamite linéaire illustrait la renaissance de l'identité montagnarde.
Cette nouvelle graphie avait dé étre en Susiane vers 2150. Le roi contréla
pendant un temps la vallée de la Diyala mais tomba vraisemblablement sous
les coups de Shulgi.
L'Anatolie au bronze ancien.
L'imprégnation sumérienne n'apparaît guére en Anatolie et aucune trace
d'écriture n'est décelée avant le XXé siècle av JC. L'existence
d'une aristocratie, qui tirait sa richesse des ressources minérales locales
convoitées par la Mésopotamie se manifesta à Norsuntépé. Elle se manifesta
aussi dans des nécropoles qui regroupérent de véritables trésors funéraires
(Alaéa Héyék v 2500-2300 av C)
La Syrie-Palestine au bronze ancien.
En
Palestine où le Bronze Ancien commence vers 3500, les villes furent
florissantes au BA II et III entre 3500 et 2300 av JC bien qu'elles eurent
une superficie relativement modeste (de 5 à 25 ha) et que l'écriture y
demeurât aussi inconnue. Les relations avec les Syriens mais surtout avec
les Egyptiens développérent le commerce maritime de la Palestine. Les traits
les plus caractéristiques du fait urbain en Palestine sont les constructions
de systémes de fortifications gigantesques à appareil cyclopéen (Aé, Jéricho
et Tel Yarmouth). Le site de Tel Yarmouth est l'un des plus important du
Levant sud. Le rempart, monté en appareil cyclopéen entoure le site sur 1800
m.
Au BA IV, à partir de 2300, presque toutes les villes furent désertées, et
les populations retournérent à un mode de vie rural au nord, à un mode de
vie agropastoral au sud. On attribue ce phénoméne à un important changement
climatique.
En Syrie, Mari contréle en partie l'ouest de la région. C'est de cette
époque que date la reconstruction du grand palais royal, qui sera connu plus
tard sous le nom de palais de Zimri-Lim au même emplacement que l'antécédent
présargonique.
Chypre au IIIé millénaire.
Dés
cette époque, l'occupation humaine fut assez dense dans toutes les régions
de collines et de plaines, où l’agriculture se développa. La phase la plus
ancienne du Néolithique est caractérisée par l’utilisation de vases en
pierre. Des villages apparaissent, avec des habitations en forme de tholos
faites de pierres, et dont les superstructures étaient en briques séchées au
soleil. Les inhumations, avec squelettes en position contractée, étaient
pratiquées sous le sol des maisons.
Au IVe millénaire, la poterie peinte devint d’usage courant; on voit alors
apparaître une architecture à demi souterraine, avec plans circulaires et
des toits en branches rendus étanches par des enduits de terre glaise, ou
encore des maisons de plan rectangulaire aux angles arrondis.
Au cours du XXIIIe siècle avant J.-C. à Vounous-Bellapaés. les vases, par
leur technique et leur cuisson parfaite, comptent parmi les plus belles
créations de l’art céramique. Certaines de ces piéces, combinant plusieurs
vases jumelés reliés par des tubes, richement gravés ou ornés d’appliques
figurant la déesse mére ou des animaux, étaient destinées aux cérémonies du
culte de la fécondité et atteignent prés d’un métre de hauteur.