Sculpture baloué. côte d'Ivoire.
Fin XIX éme siècle-début XX éme. côte d'Ivoire centrale.
Cynocéphale portant une coupe. Les Baoulé estimés à un million au début du
siècle, font partie du groupe akan de la côte-d'Ivoire. Ils occupent une partie
de l'est de la côte-d'Ivoire à la fois forét et savane. L'organisation sociale
est fondée sur la famille élargie. S'il y a plusieurs familles dans le même
village, on choisit l'homme le plus riche, le plus éloquent ou le plus rusé pour
régler les affaires d'intérét commun avec le conseil des notables. La religion
est fondée sur l'idée de la mort et de l'immortalité de l'éme. Les ancétres font
l'objet d'un culte mais ne sont pas représentés. La statuaire baoulé se
caractérise par un certain réalisme ; on y retrouve les canons de la beauté
telle qu'ils la conéoivent : des mollets ronds pour les femmes, des mains
longues aux doigts effilés, de petites fesses. La coiffure harmonieuse est faite
de nombreuses nattes finement tressées. La barbe est soignée et quelquefois
nattée. La patine est lisse. Les Baoulé ont aussi créé des figures de singe plus
ou moins ressemblants. Doté d'une méchoire prognathe aux dents aigués, une
patine granuleuse due aux sacrifices, le singe tient dans ses pattes une coupe
ou un pilon. Cette figure appartient à l'ensemble des à amuen à terme baloué,
traduisible à travers les expressions à puissances spirituelles à ou à objet de
pouvoir é. Les statues porteuses de coupe tiennent leur puissance de leur forme
zoomorphe agressive (incarnant les esprits de la brousse) et du sang venant
réguliérement les vivifier. Les figures portant une coupe étaient souvent
commandées en dehors du secteur dans lequel elles étaient censées agir,
l'éloignement géographique, la tenue secréte du nom et de l'origine du sculpteur
étant en quelque sorte le gage de l'essence surnaturelle de la sculpture, de sa
force.