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Le monde océanien.
L’histoire de l’art du Pacifique a débuté avec l’arrivée des premiers hommes dans la région, il y a environ 45 000 ans, au cours de la dernière époque glacière. Nous ne connaissons à ce jour aucune des traditions artistiques de ces premiers habitants.
La plupart des spécialistes pensent cependant que les pièces les plus anciennes datent de 8000 av. J.C. L’iconographie, constituée d’un mélange de motifs zoomorphes et anthropomorphes, semble suggérer l’existence d’un riche symbolisme spirituel.
Vers l’an 2000 avant notre ère, la culture Lapita, qui doit son nom à celui d’un ancien site archéologique, fit son apparition. Les lieux d’implantation des Lapita se situent le plus souvent le long des côtes qu’é l’intérieur des terres. Les céramiques Lapita sont recouvertes de motifs géométriques très complexes ; la figure humaine est stylisée. Les spécialistes considèrent souvent que l’iconographie mélanésienne et l’iconographie polynésienne, beaucoup plus tardive, ont pour origine ce type de représentation lapita, à la fois figuré et géométrique.
Les grandes aires culturelles.
Lorsque les Européens commencèrent au XVIe siècle à explorer le Pacifique, ils notèrent avec étonnement la diversité des cultures et des populations. L’explorateur français Dumont d’Urville (1790-1842) proposa en 1831 de subdiviser le Pacifique en trois régions : la Mélanésie (La Nouvelle Guinée, la Nouvelle Irlande, la Nouvelle Calédonie, les Iles Salomon et le Vanuatu) la Polynésie (La Nouvelle Zélande, Hawaï, Rapanui ou l’île de Pâques, Tahiti, les îles Marquises) et la Micronésie (la zone ouest du Pacifique, les îles Caroline et Marshall).
Mais les arts plastiques montrent clairement qu’il ne faut pas considérer ces aires culturelles comme des régions délimitées par des frontières inviolables mais comme des zones qui s’interpénètrent.
 
Ile Nias
Indonésie
Ile Malo
Vanuatu

L’art mélanésien.
Les traditions artistiques ont pour caractéristique commune la préoccupation de l’impact visuel de l’œuvre d’art sur les spectateurs. En l’éblouissant, elles les persuades du pouvoir de ceux qui les possèdent et les utilisent. A l’exception des certaines des îles Salomon, les sociétés mélanésiennes n’ont pas de structures politiques reposant sur l’hérédité, comme c’est le cas en Polynésie et en Micronésie. Toutes les fonctions sont en effet accessibles à ceux qui ont les capacités, la richesse et le tempérament indispensable à l’obtention des différents titres ou grades. La plupart des populations insistent sur l’importance de la chaine des ancêtres, donc des lignages et des clans comme force motrice de la société. La production artistique est liée aux clans et aux sociétés d’initiation qui permettent d’établir des relations entre la communauté et les esprits des ancêtres.
Les sociétés d’initiation. Elles étaient et sont encore aujourd’hui des institutions sociales qui jouent un réel capital dans l’organisation de la vie spirituelle, politique et sociales de nombreuses populations mélanésiennes. Pour franchir les différents grades ou niveaux de ces sociétés, il faut faire un don d’objet de valeur et d’argent, organiser des fêtes, montrer qu’on a l’étoffe d’un chef et acquérir un certain nombre de connaissances ésotériques. Dans les villages, ces maisons sont souvent les édifices les plus grands et les plus imposants.
Les œuvres d’art servent à distinguer les grades, les membres d’honneur et peuvent tenir lieu de cadeaux. Les figures des ancêtres prennent place le plus souvent prés du bâtiment de la société d’initiation. Devant le bâtiment, elles se mêlent parfois à de grandes figures en bois représentant les différent grades de la société.

Sculpture Kanak
Nouvelle Calédonie

La Polynésie.
En Polynésie, les œuvres d’art sont réalisées en priorité à l’intention d’une élite héréditaire, constituée de ceux qui détiennent dans la communauté le pouvoir politique et social et qui sont eux-mêmes investis du pouvoir spirituel venu des ancêtres.
Dans toutes les cultures polynésiennes, on trouve un panthéon de dieux créateurs, des esprits d’ancêtres déifiés et des héros légendaires, semi-divins.
Les dieux hawaïens étaient représentés, certes par des statues en bois, mais aussi par des statues en vannerie couvertes de plumes. De nombreuses populations polynésiennes s’imaginaient le corps des dieux couverts de plumes et les assimilaient souvent à des oiseaux. Les figures divines emplumées d’Hawaï ne comprennent généralement que la tête et le cou du dieu.
En dehors des célèbres pétroglyphes et statues monumentales en pierre, les habitants de l’île de Pâques ont sculpté toutes une variété de statues en bois : les émoai kavakava é. Elles ont une cage thoracique squelettique et proéminente, une tête qui ressemble à un simple crâne et un corps décharné, étiré en longueur. Nous sommes peu documentés sur la manière dont ces statues étaient utilisées.
La double statue composée de deux figures placées dos à dos représentant un esprit protecteur qui voit tout, est un motif particulier à la Polynésie. La superposition des figures pourrait être une allusion à la succession des générations. Ces figures qui ne sont pas clairement masculines ou féminines représentent peut-être l’ancêtre en général.

Ile Ambrym
Vanuatu
Ile Hawaï
Polynésie

La Micronésie.
C’est la seule zone du Pacifique où la majorité des iles habitées sont des atolls. On ne trouve pas, en Micronésie, toutes les figures sculptées caractéristiques de l’art de la Mélanésie et de la Polynésie. Les figures sont en outre, à quelques exceptions prés, de petites dimensions. Les figures sculptées adoptent en général des formes géométriques simples, les traits du visage étant absents ou rendus de manières schématiques.
Comme ailleurs dans le Pacifique, la représentation de figures humaines, d’oiseaux et d’autres animaux a souvent une fonction protectrice, l’idée étant de favoriser l’établissement et le maintien de relations positives entre les hommes et les dieux, afin d’assurer à la communauté prospérité et continuité. Si les représentations anthropomorphes des dieux étaient nombreuses, ces derniers pouvaient aussi être représentés par de simples pierres ou par certains types d’animaux.

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